Un homme de 22 ans et deux adolescents ont été placés en garde à vue pour violence avec arme. Mardi 9 novembre 2021, vers 12 h 30, ils s'étaient présentés devant le collège Paul-Fourrey à Migennes et ont tiré en l'air à plusieurs reprises avec un pistolet d'alarme.
Mouvement de panique au collège Paul-Fourrey de Migennes, lorsque ce mardi 9 novembre 2021, plusieurs détonations retentissent. Depuis près de dix ans qu'il enseigne à Paul-Fourrey, c'est la première fois qu'il "assiste à un tel évènement", confie un enseignant.
Vers 12 h 30, trois personnes, un majeur et deux adolescents, se présentent devant le collège situé rue du 4-septembre, à Migennes. Le plus âgé des trois, arme à la main, tire en l'air à plusieurs reprises. Une fois dans la rue menant à l'établissement et une autre fois, devant l'enceinte. Il s'agissait en réalité d'une arme factice. Un pistolet d'alarme, plus précisément. Des armes factices qui sont souvent des répliques d'arme à feu, mais ne propulsent pas de balles. "Le pistolet d'alarme est une arme de catégorie D. Il aurait utilisé des munitions à blanc, précise le procureur de la République de Sens, Arnaud Laraize. Il n'a pas mis en joue les élèves". Le pistolet a été saisi.
Les trois mis en cause toujours en garde à vue
Le jeune homme qui l'aurait utilisé, un habitant de Migennes âgé de 22 ans, a été interpellé par la police municipale en début d'après-midi. Les deux autres adolescents qui se trouvaient avec lui, âgés de 15 et 17 ans, l'ont été par les gendarmes de la brigade territoriale autonome de Migennes. Les trois mis en cause ont été placés en garde à vue.
Le majeur, peu connu de la justice - il a été convoqué une fois devant un tribunal pour des dégradations de biens dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité -, a été soumis à une expertise psychiatrique. Celle-ci a révélé une altération du discernement, des troubles du développement avec une légère déficience mentale.
"Il a acheté l'arme, en compagnie d'un des deux mineurs, dans la matinée. Au cours de son audition, il a expliqué avoir emprunté la rue du collège pour rentrer chez lui. Là, il aurait voulu essayer l'arme. Il ne sait pas vraiment pourquoi."
ARNAUD LARAIZE (Procureur de la République de Sens)
Le mobile de l'incident demeure assez flou. Selon le maire de Migennes, François Boucher, "les trois jeunes seraient venus dans le but de régler des comptes avec des élèves de l'établissement". Une hypothèse appuyée par un professeur : "Ils sont venus pour impressionner un élève du collège avec qui il y aurait eu un différend". Selon le procureur de la République de Sens, "la scène ne serait, d'après les premiers éléments de l'enquête, pas en lien direct avec le collège ou des collégiens".
Poursuivi pour violence avec arme, port et transport d'arme de catégorie D, le majeur doit être déféré demain après-midi devant le parquet de Sens.
Accompagnement. Une cellule d'écoute a été mise en place dés ce mercredi matin au collège, a confirmé dans la soirée le directeur académique des services de l'Éducation nationale (Dasen) de l'Yonne, Vincent Auber : "Nous avons pris les choses très au sérieux bien qu'il s'agisse d'une arme factice. D'abord, hier, les élèves ont rapidement été mis à l’abri au sein de l'établissement. Et ce matin, nous avons mis en place une cellule pour recueillir la parole des enfants qui ont pu être choqués."