alors pour son immense fortune (sans doute le bill Gates de l'époque )
jacques coeur « A cœur vaillant, rien d’impossible ». Découvrez le destin hors norme d’un petit gars de Bourges, Jacques Cœur, qui deviendra l'homme le plus riche du royaume.
Bourges, sa ville de Cœur
L'enfance de Jacques Cœur est tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Né à Bourges à la fin du 14ème siècle, il vécut à la même époque que Jeanne d'Arc, le Duc de Berry et le "petit Roi de Bourges", Charles VII. Grâce à l'aura de ses contemporains, l'activité de la ville de Bourges se développe considérablement. Jacques fait alors contre mauvaise fortune bon Cœur et
débute l'une des plus belle ascension sociale de l'histoire. Adolescent, il gère un change, puis se marie et intègre la famille d'un maître des monnaies de Bourges. Devenu adulte, il s'intéresse à l'activité de négoce et monte une société avec deux associés. A la mort de ces derniers, il décide de voir plus grand et d'étendre ses affaires jusqu'au Moyen-Orient, chasse gardée jusqu'alors des Vénitiens et des Génois. Engagé dans une périlleuse entreprise, il parviendra à s'imposer et s'enrichir grâce à une idée de génie, remplacer le troc par des échanges numéraires en s'appuyant sur les gisements miniers du lyonnais et du beaujolais. Il s'improvise alors banquier, puis armateur et ouvre un comptoir à Montpellier, puis dans d'autres villes côtières. Il s'enrichit alors considérablement.
L'homme le plus riche du royaume
Un observateur de l'époque déclarera que Jacques Cœur amasse plus de fortunes que l'ensemble des marchands du royaume. 1439 sera une année faste pour lui car il sera nommé par le Roi Charles VII
"Grand Argentier" du royaume, équivalent du Ministre des Finances et du Budget aujourd'hui. Il sera même anobli en 1441 ce qui lui permettra de créer ses propres armoiries, indissociables de
sa célèbre devise "A cœur vaillant, rien d'impossible" et composées d'un ingénieux rébus fait de coquilles Saint-Jacques et de cœurs. Il redonne ainsi prospérité et croissance à la France. Très lié au Roi, Jacques Cœur ira même jusqu'a lui prêter de l'argent pour ses campagnes de guerre.
Entre 1443 et 1450, il fait bâtir un imposant Palais à Bourges, chef d'œuvre de l'architecture gothique civile. Jacques Cœur est alors à son apogée, mais l'histoire de ce personnage, riche et passionnante, va prendre une tournure définitivement romanesque au cours de ses dernières années.
Les bourreaux de Cœur
Excessivement riche et puissant, il s'attitre de nombreux ennemis jaloux de ses succès. En 1451, Charles VII rompt leur amitié et le fait arrêter pour crime de lèse-majesté. Plusieurs raisons sont avancées à ce revirement de situation. La forte pression de ses ennemis, une hypothétique relation avec Agnès Sorel, favorite du roi et dont la mort en 1450 sème le trouble, ou la peur de se voir faire doubler par Jacques Cœur. On murmurait à cette époque :
"Le Roi fait ce qu'il peut, Jacques Cœur fait ce qu'il veut !" , sans commentaires... S'en suivra un procès injuste qui le condamnera à la peine de mort en 1453. Il parviendra à s'évader de prison en 1454 et rejoindra le Pape à Rome avant de naviguer vers l'île de Chios en Grèce où il mourra face aux ottomans. Il laissera à Bourges, sa ville, son magnifique Palais qu'il n'a pas eu la chance d'habiter et un souvenir fort qui se retrouve à chaque coin de rue.
En 1961, on a donné son nom à la Route Historique des Châteaux du Cœur de France devenue "Route Jacques Cœur". Enfin, l'illustre berruyer, Jean-Christophe Rufin, lauréat du Goncourt, perpétue sa légende en publiant en 2012 une biographie romancée de sa vie intitulée "Le grand Cœur".