Le
Monge est, selon la terminologie française, un bâtiment d'essais et de mesures (BEM). Il est classé comme navire collecteur de renseignements. Le
Monge est en service dans la Marine nationale depuis le 4 novembre 1992. Ce bâtiment est le seul de ce type dans la Marine militaire française et l'un des rares dans le monde ; seules les marines des États-Unis, de la Chine populaire et de la Russie comptent des bâtiments équivalents. Le
Monge, qui tient son nom du mathématicien français Gaspard Monge (1746-1818), a pris la succession du BEM
Henri Poincaré, en service depuis 1968. Construit par les Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire. Il est armé par un équipage mixte de la Marine nationale et de la DGA (personnel de DGA Essais de missiles). Son numéro de coque est A601;
Sa mission principale consiste à se placer au large en mer pour observer avec ses capteurs les essais en vol des missiles tirés depuis le centre DGA Essais de missiles de Biscarrosse (ex-Centre d'essais des Landes), en particulier les missiles balistiques MSBS M45 et M51, mais aussi les missiles nucléaires aéroportés ASMP (et maintenant ASMPA) et certains autres tirs de missiles à longue portée. Il est aussi utilisé pour la surveillance de l'espace (satellites, débris, ISS, etc.) au profit du CNES et d'autres organismes militaires. Il participe occasionnellement à des missions au profit de l'Agence spatiale européenne (lancements Ariane).
Trois radars parmi les plus puissants d’Europe
Voilà donc à quoi servent les trois imposantes antennes qui intriguent tant les touristes. Elles ne sont pas là pour capter les chaînes de télévision, ni pour espionner les conversations depuis le large – comme semblent le penser certains visiteurs – mais bien pour analyser des trajectoires et repérer des objets, dans l’espace notamment.
Le plus gros de ces trois radars – 62 tonnes et 14 mètres de diamètre – s’appelle d’ailleurs le « Normandie », « un beau clin d’œil pour cette Armada », s’amuse Gérald Bota.
- Citation :
- Avec ça, on peut repérer une pièce de deux euros à 800 kilomètres. On suit également des objets spatiaux qui sont parfois en fin de vie et dont il est impossible de contrôler la trajectoire. On les surveille afin qu’ils n’endommagent pas les satellites. Quoiqu’il en soit, les radars ne peuvent suivre que les objets qu’on leur désigne. Le Monge n’est donc pas un navire espion.