Bravo Martin
Au XIIIe siècle, un père abbé revient de terre sainte avec une poignée de terre ramassée au sommet du mont Golgotha où fut crucifié Jésus-Christ. Il la répand sur le cimetière de l’église de l’église de l’Assomption de Sedlec le transformant ainsi en terre sainte « bis » propre à assurer le repos éternel en attendant la résurrection.
Nombreux sont les habitants du pays et même les nobles de toute l’Europe qui formulent alors le vœu de reposer en ce lieu sacré.
Au milieu de XIVe siècle, la peste noire fait des ravages en Bohême, et près de 30 000 personnes sont enterrées à cet endroit. Le cimetière est modifié, une nouvelle chapelle funéraire est construite et après les croisades contre les hussites, les os des défunts commencent à y être entreposés.
Au XVIIIe siècle, l'architecte Jan Blazej Santini-Aichel est chargé de la reconstruction de l'abbaye cistercienne dont dépend le cimetière et de celle de cette chapelle de Tous-les-Saints. Le sculpteur Matyáš Bernard Braun, inspiré par le livre d’Ézéchiel, se charge de l’ornementation et prend comme matière première les innombrables ossements provenant du cimetière. Chandeliers, armoiries, lustres et calices sont tous faits à partir de ces derniers.
Le résultat (remanié deux siècles plus tard par František Rint ) est incroyable, les restes de plus de 40 000 personnes sont entreposés ici les uns contre les autres au service de la décoration et de la liturgie. Nous voila quelque part entre le glauque et le spectaculaire, fascinés par ses orbites vides qui scrutent les visiteurs, ébahis par l’imagination du sculpteur (et son peu de scrupule), et pas mal effrayés, il faut l’avouer.
Macabre mais tellement original
Bon week end Martin