Ingénieur des mines, inventeur Victor-Adrien Fumat
Connaissez-vous Victor-Adrien Fumat ? Et pourtant, les travailleurs de fond, les mineurs lui doivent tant... Alors, un peu de lumière pour éclairer votre lanterne.
Victor-Adrien Fumat est né le 18 mars 1842 à Cornas. C'est donc un Ardéchois. Un génie ardéchois, vous allez voir.
À 19 ans, il entre à l'école des mines de Saint-Étienne, dans le département proche de la Loire. Il fera partie de la promotion de 1863 et sortira de cette institution avec un diplôme d'ingénieur civil des mines en poche.
Il démarrera sa carrière professionnelle aux mines de fer de Villebois (dans l'Ain), puis reviendra dans la région un an plus tard, en 1864, aux mines de charbon de La Grand-Combe (Gard). Il sera d'abord ingénieur principal en 1874, puis ensuite directeur en 1879 de la compagnie qu'il dirigera jusqu'en 1897.
C'est à La Grand-Combe, après avoir été victime d'une explosion de grisou au puits dit « de la Forêt », qu'il va mettre au point le type de lampe de sûreté qui porte son nom et a grandement contribué à la sécurité des mineurs.
Le premier obstacle qui attend le mineur, au fond du puits, c'est en effet l'obscurité. Le second, c'est le grisou. (gaz naturel principalement composé de méthane, très explosif, qui se dégage des couches de charbon).
La première lampe de sécurité a été inventée en 1816 par le chimiste anglais Davy. C'est lui qui, le premier, a eu l'idée de protéger la flamme des lampes par un tamis métallique. Un autre Anglais, William Clany, perfectionne cette première invention en remplaçant une partie du tamis par un verre pour accroître son pouvoir éclairant. L'ingénieur belge Mueseler va encore améliorer le dispositif en ajoutant une petite cheminée au-dessus de la mèche, ce qui aura pour effet d'augmenter le tirage, et donc la luminosité. Prenant sa place dans ce processus «d'adaptation innovante» selon le mot de Michel Cotte, historien des Sciences et de l'Industrie, Victor-Adrien Fumat va mettre au point un modèle plus sophistiqué encore qui restera en service jusqu'en 1937 !
Pas moins de cinq modèles différents vont dériver de la lampe conçue par l'Ardèchois pour éclairer les entrailles de la terre et donner de la lumière à ces mineurs cévenols qui, « si ils ont les mains noires, sont aussi ce qu'il y a de meilleur au monde, parce qu'ils sont l'avenir »… (Le père de Colette Audry, fonctionnaire de la préfectorale à Privas au début du XX° siècle, après qu'il ait serré les mains des mineurs d'Alès).
Pendant la guerre de 1870, Victor-Adrien Fumat sera nommé capitaine des mobilisés de La Grand-Combe et il sera élu au conseil municipal de la ville minière en 1872. De 1881 à 1897, il occupera les fonctions d'adjoint au maire.
En 1897, il va s'opposer vivement à sa Direction qui veut licencier six cent mineurs ; ce qui lui vaudra d'être révoqué. Mais ce qui lui assurera aussi le soutien de Jean Jaurés qui, alors député du Tarn, prendra vivement sa défense lors d'un discours retentissant prononcé à la chambre des députés au cours de l'été 1897.
Révoqué, il quittera donc le midi de la France et la compagnie cévenole pour prendre un poste d'ingénieur en chef aux mines d'Ostricourt (dans le Pas-de-Calais). Là, il participera aux dramatiques opérations de sauvetage consécutives à la catastrophe de Courrières en 1906 (une des plus importantes catastrophes minières d'Europe).
V-A. Fumat est mort en 1907 à Oignies (Pas-de-Calais) et repose dans le cimetière de cette ville où il aura encore été conseiller municipal en 1902.
Mais le bassin cévenol n'a pas oublié celui qui a publié diverses recherches géologiques dans le Gard et a participé à des commissions d'études sur le bassin houiller avec MM. Aguillon et Murque, ainsi qu'à des recherches de houille à La Grand-Combe même, avec MM. Zeiller et Grand'Eury.
En effet, le musée et la maison du mineur de cette ville sont situées rue Victor-Adrien Fumat, tout près de l'ancien puits Ricard...
Sources
- Le Saviez-Vous ? par Jean-Marc Gardès, Envol mensuel de la Fédération des Œuvres Laïques de l'Ardèche
- Victor Fumat : ingénieur des mines, inventeur (1842-1907)", Michel Bonnot, Fontaines, Éditions du Pic, 2012.
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